Lancé en mai 2020, le tout nouveau magazine français Geek Junior à destination des adolescents a tout de suite conquis son public. Avec plus de 100.000 vues mensuelles sur le site qui l’a propulsé et déjà plus d’un millier d’abonnés, le succès est au rendez-vous ! Chez we are coders, on l’a tout de suite adopté, raison pour laquelle un partenariat s’imposait comme une évidence. Rencontre avec Christophe Coquis, son fondateur.
Bonjour Christophe, pouvez-vous nous expliquer ce qu’est GeekJunior ?
GeekJuniorest un magazine mensuel et un site web depuis 2015. Je l’ai créé quand mes enfants sont devenus ados. Je trouvais que leur culture numérique n’était pas très développée, que leur usage était assez basique. C’est en fait le cas de nombreux ados : leur culture numérique se limite souvent aux réseaux sociaux.
Du coup, cela m’a donné envie de développer un site web pour leur faire découvrir la richesse des solutions numériques, leur faire prendre conscience qu’ils ne sont pas seulement consommateurs, mais aussi acteurs car le numérique prend une place importante dans leur vie sociale et, plus tard, professionnelle.
Il y a environ 100.000 visites/mois sur le site et cela m’a encouragé à créer un magazine papier. Nous avons lancé une campagne de fond participative qui a bien fonctionné et avons pu lancer le magazine en mars, 3 jours avant le confinement !
Dès le début, nous avons collecté 350 abonnements, nous sommes à 1000 aujourd’hui. Là, le 4e numéro vient de sortir.
Le projet, est de faire 11 numéros/an, de 32 pages, s’adressant essentiellement aux 10-15 ans. L’objectif est les aider à mieux maitriser leur vie numérique au travers de tutos, de décryptage de l’actualité et d’une éducation aux médias.
Pourquoi pensez-vous que l’enseignement du code aux enfants et ados est important ?
Plus largement, selon moi, c’est l’enseignement d’une culture numérique qui est importante.
C’est essentiel que les enfants comprennent ce qu’est le codage, en quoi ça consiste, qu’il existe des langages de programmation avec des usages différents, comment fonctionnent leurs applications et qu’ils conscientisent qu’il y a des gens derrière.
Il s’agit de leur donner une porte d’entrée vers cet univers et, évidemment, d’accepter s’ils ne s’y intéressent pas ! Mais au moins, ils pourront comprendre le vocabulaire.
C’est aussi important de les sensibiliser à la préservation de leurs données. J’entends souvent des ados dire « je n’ai rien à cacher » (rires). Mais ce n’est pas pour cela qu’ils ne doivent pas être sensibilisés à ce qu’est la vie privée, comment circule l’information, où elle est stockée et que tout ce processus n’est pas neutre.
Prenons l’exemple de la 5G et du débat qui y est lié. C’est bien qu’ils puissent comprendre les tenants et aboutissants et être capables de se positionner par eux-mêmes.
Que répondez-vous aux parents qui s’inquièteraient de voir leur enfant passer trop de temps devant un écran ?
Je leur dirais de ne pas s’inquiéter et surtout de communiquer sur l’utilisation des écrans. Il faut aussi se poser cette question : en tant que parent, est-ce que je donne le bon exemple ? Si mon enfant passe beaucoup de temps sur l’écran, est-ce que je lui propose assez d’activités alternatives ?
Il ne faut pas diaboliser le numérique, c’est une manière de se sociabiliser beaucoup plus riche que ce que nous avions avant, on peut rencontrer beaucoup plus de personnes. Les réseaux sociaux, par exemple, sont surtout un outil pour poursuivre les conversations qu’ils ont en réel et une belle opportunité pour les timides, qui pourront s’exprimer plus facilement. Il en ressort donc des choses positives.
C’est aussi important d’adapter l’usage des écrans à l’âge de l’enfant. Sur le site et dans le magazine, nous avons une rubrique « Coin parents », facilement détachable, qui aborde ces aspects, avec notamment des interviews de spécialistes.
En résumé, je dirais qu’il est indispensable de communiquer pour que le temps d’écran ne soit pas une source de conflit, mais de partage. Mais il ne faut pas être naïf, surtout avec les pré-ados. Idéalement, ils ne devraient pas avoir accès aux réseaux sociaux car ils n’ont pas le recul nécessaire.
Une bonne astuce : couper le wifi à partir d’une certaine heure. Ça évite que l’enfant y passe trop de temps en soirée et ça limite les ondes dans la maison !
On dit souvent que les métiers de l’informatique sont essentiellement masculins. Est-ce toujours vrai ? Pensez-vous que ça va changer ?
C’est vrai, ça perdure, mais ça change petit à petit. Ça reste long car les parents ont aussi des a priori qu’ils communiquent sans le savoir à leurs enfants. On a souvent tendance à mettre les enfants dans des cases. Cela dit, je pense qu’il y aussi une méconnaissance du métier, un manque de moyens dans le travail d’orientation en amont.
Je remarque que des associations essaient de faire changer les mentalités et que, quand les filles s’y essaient, elles ne sont pas les dernières à faire des choses extraordinaires.
Pour changer cette perception, je pense donc qu’il faut montrer aux parents et aux enfants ce que sont les métiers de l’informatique en balayant les freins et les idées reçues. Aujourd’hui, la programmation s’intègre de plus en plus dans les programmes scolaires et ça ne va que se développer donc les filles y auront tout autant accès.
Avez-vous des retours de vos lecteurs à nous partager ?
Les premiers échos que nous avons sont très bons ! Beaucoup de parents nous expliquent qu’ils sont très contents du magazine et leurs enfants aussi.
Un professeur nous a dit qu’il avait laissé le magazine dans sa classe et qu’il avait disparu à la fin du cours, donc c’est plutôt bon signe. Les professeurs nous font remarquer que les élèves ne regardent pas tous les mêmes rubriques. C’est, selon nous, la richesse de ces 32 pages : des rubriques courtes, diversifiées dans lesquelles chacun y trouve son compte.
Dans le prochain numéro, par exemple, le fil rouge tournera autour du numérique et de l’environnement.
Comment faire si on est conquis par le principe pour s’abonner ?
On peut s’abonner en ligne depuis le site geekjunior.fr. Le prix est de 59€ pour l’abonnement annuel livré à la maison. On a pour le moment 750 abonnés et notre objectif est de passer la barre des 1000 !
